Présentation des artistes : Agrume, Alex Face, Big Ben , Bordalo II , CAJ, Cap Phi , C4pie, Da Cruz, Der, Don, Don Mateo, Duke, Ekiem, Ememem, Erpi, Fernando Davila, Fin Dac, Georges de Loup, Gleo, Goin
Peinture fraiche festival 2019, les photos et vidéos
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Agrume
Les travaux d’Agrume sont nés dans l’illustration avant de se mouvoir dans un éventail de possibilités. Autodidacte, il se situe à la croisée de la peinture et de l’illustration, de l’estampe et de la sérigraphie, du mur et du papier. Agrume étant le résultat d’une volonté d’expression artistique à tendance pluridisciplinaire. Situations absurdes, images oniriques, scènes de contes où douceur, teintes romantiques et ambiances mélancoliques prédominent. Cette synthèse met en lumière et interroge la place de l’humain dans son univers, sa nature et son comportement.
Big Ben
Les œuvres de Big Ben sont avant tout des jeux… jeux de formes, de scènes, de personnages, d’esprits, de tranches de vie, d’humeurs sans concession qui s’affichent avec humour et finesse sur les murs de Lyon. Big Ben offre un regard à la fois enfantin et terriblement aiguisé sur notre époque. Tous les sujets sont prétextes à création, détournements et autres compositions artistiques, pour un résultat qui déclenche immédiatement le sourire et la bonne humeur.
Alex Face
À 38 ans, il est la figure de proue du street art thaïlandais : Alex Face, qui doit son pseudo au fait qu’il peignait son visage plutôt que son nom durant ses sept premières années d’artiste, vit et œuvre à Bangkok où il a commencé par étudier l’architecture et ainsi découvert l’excitation des déambulations urbaines et de la découverte de bâtiments abandonnés. Depuis la naissance de sa fille, inquiet du monde que nous allons laisser, celui qui se nomme Patcha- rapol Tangruen à l’état-civil peint désormais des bébés en colère dans des costumes d’animaux, afin d’alerter sur le sort des générations futures. Ses techniques : multiples, de la bombe à la peinture à l’huile – même s’il privilégie le spray pour s’exprimer sur les murs. Alex Face, ou l’artiste conscient.
Bordalo II
C’est le buzz de l’année par chez nous : Bordalo II n’en finit plus
de courir les plateaux des radios (France Inter) ou d’occuper les pages
des journaux (Graffiti Art magazine, Télérama), et c’est amplement
justifié tant son talent et l’originalité de son travail en font l’un
des artistes majeurs de la scène street art aujourd’hui, et même au
delà. Avec lui, l’art sort des poubelles – au sens propre : il se sert
de nos déchets pour créer de grandioses sculptures en bas-reliefs sur
les murs des villes qu’il traverse, car ce Portugais qui se fait appeler
Bordalo II (en hommage à son grand-père, lui-même peintre) est
désormais une valeur sûre tout autour de la planète.
Ces œuvres colorées, qu’il nomme Trash Animals (l’animal choisi étant
toujours en adéquation avec le lieu de création), lui permettent ainsi
de dénoncer les quantités astronomiques de déchets produits par
l’humain, le matériau toxique employé donnant vie à des créatures
imaginaires qu’il faut alternativement admirer de près et de loin, la
perspective n’étant plus la même, les niveaux de lecture de son travail
différents : Bordalo II, artiste écologiste, exprime son art en une
sorte de 3D recyclée.
CAJ
C’est « droit dans le mur » que concrètement et métaphoriquement CAJ nous projette ! Corps tronqué, à moitié aspiré, avalé par la pierre, dont seules les jambes encore en mouvement signalent la déroutante présence… Toutes les intentions peuvent être lues et imaginées. Le réalisme du corps émergé intrigue le passant. Et la rencontre est souvent joyeuse, teintée de l’humour bon enfant du Passe-Muraille de Marcel Aymé, ou déstabilisante comme un avertissement définitif sur notre prochain engloutissement.
Cap-Phi
Cap Phi habille la ville de petits monstres colorés pour partager ses états d’âmes. Infographiste au quotidien, il découvre la rue en pratiquant le skate. Sa profession déteint positivement sur ses dessins qu’il dote de couleurs non-travaillées sur ordinateur. La bonne humeur et le plaisir de partager comme moteurs, il fait ainsi surgir un bestiaire fantastique sur nos murs croix-roussiens. Dragons, poulpes, poissons ou têtes de mort se côtoient et suscitent le mystère.
Capie
Inspiré par l’univers, les planètes, la nature et tout ce qui nous
entoure au quotidien, Capie est un artiste hors pair. Et pour cause, il
vit aujourd’hui de sa passion avec pour objectif constant : révéler la
beauté de chaque chose, construire une idylle et te faire partager toute
ses ondes positives.
Da Cruz
Marqué par ses nombreux voyages en Amérique du Sud, en Afrique, au
Moyen-Orient et par sa rencontre avec les cultures ancestrales, Da Cruz
s’est forgé un style primitif et coloré qu’il a d’abord essaimé dans son
quartier de l’Ourcq du côté de Belleville, dès 2004. Bien connu pour
avoir peint des masques colorés sur de nombreux murs (les masques des
cultures précolombiennes sont l’une de ces grandes sources
d’inspiration), il a également créé et développé l’incontournable
événement Ourcq Living Colors à Paris. Il a fait partie des onze
graffeurs sélectionnés dans le cadre du projet “Les œuvres d’art
investissent la rue” en 2016 et revendique d’être un artiste engagé.
Der
Attiré par le graff-couleur et le wild style à ses débuts en 1989, le Toulousain DER personnalise sa touche grâce à un esprit “calli-graffiti”, qui pousse la recherche des formes et du lettrage. Sa première œuvre en 3D, réalisée en 1994, marque le début d’une expression à la fois mécanique et organique. Entre la Truskool (mouvement toulousain né dans les années 90, reconnu à l’international) et le collectif Leclub, le travail de DER est ainsi en perpétuelle évolution, du mur à la toile, d’hier à demain.
Don
Don, du groupe TWA (True We Are) est un graffiti-artiste originaire des Minguettes, où éclatent les premières émeutes dues à une bavure policière en 1983. La répression qui s’ensuit l’emmène à se questionner sur l’histoire des quartiers populaires à travers le monde. Suite à des reportages sur les ghettos new-yorkais, il découvre la culture hip-hop, qui sera le déclencheur de son intérêt pour le graffiti. À cette époque, la médiatisation de cette culture bat son plein et accentue sa curiosité.
Don Mateo
Né au début des années 80, Don Mateo grandit avec la culture hip-hop et se passionne très rapidement pour le graffiti. En 2003, il rejoint les Beaux-Arts de Besançon puis la Facultad de Bellas Artes de Cuenca en Espagne : l’art ne va plus le quitter ! En 2010, il fait de Lyon son nouveau terrain de jeu. Les murs sont revêtus de ses fameux portraits : des anonymes qui interpellent par l’émotion et l’énergie qu’ils insufflent. Tel Zorro et son épée, c’est à la pointe de son scalpel qu’il trace ses lignes pour créer la surprise et ainsi sculpter la lumière à travers les regards qu’il saisit.
Duke
Passionné de lettres depuis le début des années 90, Duke peint à l’aérosol sous influence musicale. Il se base sur une pratique traditionnelle, et développe un travail expérimental qui tend vers l’abstraction.
Ekiem
Mi-artiste, mi-designer, Ekiem développe très tôt son intérêt pour l’image et adopte un langage visuel simple constitué de lignes nettes et stylisées, mêlant couleurs franches et motifs répétitifs. En perpétuelle recherche de nouvelles combinaisons graphiques, il travaille sur une pluralité de supports. Artiste visuel polyvalent et appliqué, il compte à son actif des collaborations avec de grandes marques comme Carhartt, Toyota ou Grolsch. Ekiem a exposé ses œuvres à Paris, Genève, New York, Singapour…
Ememem
Né sur un trottoir accidenté en 2016, Ememem est l’un de ces fils du
bitume qui ont le désordre dans le sang. Ses pansements de trottoirs,
devenus courants dans la capitale des Gaules, se répandent désormais un
peu partout en France et en Europe, au gré des vagabondages de ses
semelles usées. Dans le cadre de manifestations artistiques ou incognito
à la lueur des réverbères, Ememem rafistole le bitume et lui greffe des
portes vers le pays des merveilles. Ses œuvres terrestres, baptisées
“flackings”, laissent couler un peu de lumière à travers le goudron qui
ensevelit nos villes.
Erpi
Le style d’Erpi est reconnaissable grâce à ses lettrines entremêlées à des fragments de visages ultra-réalistes, posés au cœur de textures différentes. Et des couleurs intenses ! Sa pratique s’ouvre à une infinité de possibilités avec l’arrivée d’Internet, comme pour beaucoup de ses confrères. Cette révolution numérique forge son style. Le déclic arrive grâce au magazine bordelais 33 C Fresh qui décomplexe totalement sa manière d’appréhender le graffiti. Utiliser du scotch, un pochoir… inimaginable pour lui il y a une dizaine d’années.
Fernando Davila
Mickey portant une arme ou un dollar fusionné au ‘S’ de Superman : efficaces et sans détour, les œuvres de Fernando Davila posent un regard incisif sur notre époque, au-delà d’un apparent dénuement. Né en 1969 à Saint-Étienne, le plasticien autodidacte fait ses armes dans la rue par le biais du graffiti. Son inspiration, tirée de la bande dessinée, des artistes de la figuration libre et de ses origines espagnoles lui vaut d’être un peintre pluriculturel. C’est avec des couleurs chaudes, primaires, et des formes simples, qu’il déploie ses compositions.
Fin Dac
Ses geishas modernes en noir et blanc, souvent nues, tatouées, ont fait le tour du monde et il a été la coqueluche de la dernière Art Basel, l’art fair de Miami. Une valeur sûre de l’art urbain ! Né à Cork en Irlande, Fin Dac vit aujourd’hui à Londres où il dirige une galerie de street art à Soho, baptisée Beautiful Crimes. Sur la scène depuis 2008, il a œuvré pour les Jeux Olympiques de 2012 ou encore pour des marques comme Armani. Sa technique mêlant pochoir et peinture pop en fait un artiste unique.
Georges de Loup
Les raisons pour lesquelles il agit restent obscures et son identité secrète les nuits de pleine lune sont souvent les plus productives… Devenu incontournable, Georges de Loup est un “street heartiste”, qui parcourt la ville en parsemant des citations, des réflexions et des jeux de mots. Le Loup plante à son tour ses crocs parfois acérés dans le thème universel et inspirant de l’amour. Vous avez sans doute déjà croisé l’un de ses cœurs ou l’une de ses roses…
GLeo
Les créations de Gleo captent le regard instantanément et ne vous lâchent plus : ultra colorées, soignées jusqu’au moindre détail, ses peintures attisent l’imagination. Fruit de la nouvelle scène fort dynamique de Colombie, elle vient de Cali et a commencé à peindre à 17 ans, se passionnant pour les cultures ancestrales et l’art primaire de son continent. Elle vit désormais à Bogotá et parsème les murs des grandes capitales d’Amérique du Sud de ses fresques, parfois gigantesques, jouant de la lumière et de l’obscurité, du divin et du terrestre. Sa signature : les masques inspirés de l’animalité. Un monde enchanté, fantastique, qui fait de Gleo l’une des artistes sud-américaines à suivre de près !
Goin
Ses pochoirs détournent les codes de la culture pop pour mieux dénoncer les injustices d’aujourd’hui : corruption, famine, pollution, guerre. Révolté par son temps, Goin incite le public à porter un autre regard sur la société qui l’entoure grâce à ses allégories contemporaines. Profondément subversives, elles sont d’une efficacité rare et disent le malaise qui plane sur nous.