Présentation des artistes et oeuvres : NKDM, Oakoak, Ocu, Ogre, Ondeone, Pec, Petite Poissone, Poter, Psyckoze, Quetzilla, Reso, SATR, Shaka, Skeleton of color, Skene, Softtwix, Soone, Sunny Jim, Vinnie, Wenc, Yandy graffer
Mr Sphinx
Tout petit, Mr Sphinx capture les feuilles et les insectes dans son crayon attaché au poignet pour les griffonner dans son herbier. Petit à petit des formes gluantes envahissent ses illustrations entremêlées d’un fourmillement de lianes colorées. Il s’inspire à la fois de graffeurs comme Réso ou Révok ou d’illustrateurs comme Aaron Horkey Claque. En éternel insatisfait, il reprend, corrige. Ses mains aiment dissimuler des mystères cachés, entre textures sombres et couleurs vives : des crânes, des fleurs, des petits morceaux de lui-même qui se dévoilent.
NKDM
De ses débuts où, étudiant, tout ce qui entoure le dessin le fascine, jusqu’à ses plus récentes et imposantes fresques, ce tripoteur de formes a toujours cherché à se surprendre. Ses jeux de perspective et ses personnages – moitié volants, moitié fous – surgissent des murs et des bâtiments. Sa fantaisie est colorée, futuriste, abstraite. NKDM dissémine ses créations sur des planches, stickers, films, skates, tableaux. Tous les supports sont bons !
Oakoak
Depuis 2006, oakoak colle ses dessins un peu partout, là où l’on ne s’y attend pas, afin de provoquer le sourire chez le passant. Détournant les éléments urbains, s’amusant avec les défauts anodins, l’artiste originaire de Saint-Étienne ajoute ainsi à la cité sa vision poétique, souvent inspirée par l’univers geek. C’est en 2012 qu’a lieu sa première exposition solo à Newcastle dans la galerie The outsiders Lazarides (Banksy, Invader..). En mai 2017 puis en mai 2018, la ville de Bruxelles lui a laissé carte blanche dans les rues de la ville pour créer deux parcours street art.
Ocu
Ocu est surtout connue pour ses fresques colorées à grande échelle sur des façades, dont beaucoup ont été réalisées en collaboration avec Kero. Au cours des dernières années, le duo d’artistes a parcouru le monde entier pour créer des œuvres inspirées de la culture roumaine et exprimées à travers un style unique. Ayant un fond spirituel, l’œuvre d’Ocu explore la compréhension de soi à travers différents matériaux et médiums, allant de la peinture aux installations de techniques mixtes. Peintre depuis l’enfance, sa carrière artistique sous le pseudonyme Ocu a débuté en 2014.
Ogre
Artiste au style peu orthodoxe, ogre s’est fait un nom à l’international : cet affamé de voyages court les festivals où ses œuvres mêlant organisme et aspect sauvage traduisent son amour de la spontanéité. La lettre est pour lui un alibi de formes qui se marient à de la couleur. Activiste, ogre a organisé de nombreux évènements tels que Urban Funke en Espagne, le festival franco-allemand de la Summer Session ou les Potos Carrés de Saint-Étienne. Il écrit également pour les médias Mixgrill et Innercity, et on lui doit la naissance de Mtn-World, le blog du fabricant aérosol Montana Colors.
Ondeone
Rodolphe, alias ondeone, est graphiste, illustrateur et co-fondateur du studio parisien TRBDSGN. Il y a trois ans, il crée le concept des Morning Sketchs : un rendez-vous quotidien sur les réseaux sociaux où il propose une humeur ou un clin d’œil par le biais de personnages expressifs à la dégaine nonchalante, insolents et provocateurs, chevelus ou barbus, dont le dessin plein d’humour est sa signature. Après avoir démarré par le tag et le graff’ au début des années 90, ondeone commence à exposer à partir de 2001.
Pec
Pec dessine depuis les bancs de l’école et c’est naturellement qu’il se tourne vers le graffiti en 1989. Il élabore son art au fur et à mesure de ses sorties nocturnes et de ses expériences. Se remettant sans cesse en question pour trouver son style en adéquation avec le milieu urbain. Ses œuvres hautes en couleurs égayent notre quotidien. Nous avons tous croisé ses petits canaris délurés au sein de la capitale des Gaules. Lyonnais et aficionados du monde entier ont pu profiter de son passage (Paris, Bangkok, Londres, Mexico, Barcelone, Ibiza, Colombie…).
Petite Poissone
Petite Poissone écrit plus qu’elle ne dessine. Elle griffonne des notes dans des carnets puis colle ses aphorismes dans la rue. Son fil rouge : la rupture et le décalage, tant sur la forme que sur le fond. Des textes très propres, découpés et alignés au millimètre près, collés sur les murs sales de la rue, des mots doux présents dans l’inconscient collectif (proverbes, chansons populaires) détournés de façon parfois vulgaire, des messages féministes ornant les ustensiles ménagers emblématiques de la femme au foyer des années 50… et de l’humour !
Poter
Dès 1998, Poter aka Simon Tissier s’initie au graffiti et commence alors ses premières esquisses de lettres. Après des études en art à Lyon, il forge sa technique et sa personnalité artistique qui mèneront ses créations à ce style reconnaissable : couleurs vives, masses en mouvements, géométrie, le tout compensé par une certaine perte de contrôle, une exagération. Son style pop acidulé lui ouvre les portes de nombreuses collaborations. Marques, agences créatives et festivals le sollicitent régulièrement pour des projets de design mural et d’illustration.
Psyckoze
Psyckoze explore le monde du graffiti dès 1984, à l’âge de 15 ans, au sein du collectif 156 Crew avec lequel il œuvre dans les carrières souterraines et tunnels du métro de Paris et d’autres métropoles mondiales. Il participe à la naissance de la MAC (“Mort Aux Cons”) en 1990, qui vise à démontrer collectivement que graffiti et vandalisme ne riment pas automatiquement ensemble. Il expose en galerie dès 1992, chez Magda Danyzs. Depuis, le MUCEM à Marseille a acquis plusieurs de ses œuvres et Agnès B a fait appel à ses talents. Incontournable.
Quetzilla
Natif d’une petite ville d’Ardèche, Quetzilla vit à Lyon depuis un peu plus de quatre ans, où il s’est formé à l’école d’arts de Bellecour. Pour lui, le street art n’est pas un travail mais une passion, un besoin d’expression libre. Il est sensible à son absence de limites, ses bases de partage qui peuvent toucher tout le monde.
Réso
Réso (Soer), writer français emblématique du « Wild style », est présent dans nos villes depuis plus de 20 ans avec ses oeuvres souvent imposantes, alternant entre lettrages, personnages et scènes réalistes. Même si Reso passe de la bombe au pinceau, des murs aux toiles, l’originalité de son style reste facilement reconnaissable dans ses travaux les plus récents. Lettrages et typographie servent de fondation à l’écriture de ses auto-portraits subtilement enrichis de nouveaux éléments : formes, courbes, lettres, comme un miroir véritable révélant l’âme de ceux qui recherchent l’observation. Chaque couleur, chaque forme rendent hommage à une fraction de seconde, une émotion, une expérience, une image de la réalité.
SATR
La particularité de Satr, qui vient de Guangzhou ? Elle n’utilise que quatre couleurs, qui sont le blanc, le noir, le gris et le rouge… L’artiste chinoise peint essentiellement des animaux, s’inspirant de différentes visions et inspirations qui lui viennent de son passé. Elle a fait du travail au pinceau sa spécialité : c’est elle qui œuvrera sur la façade de la Halle Debourg lors du second week-end du festival.
Shaka
L’univers de Shaka réside dans la volonté de dépeindre un monde imperceptible : il ne matérialise pas le mouvement, mais l’énergie de ce dernier. Pour préparer ses œuvres, il analyse des photographies, par exemple un boxeur prenant un coup. Et s’inspire de cet instant figé, presque irréel, car il est le témoin formel d’un état physique invisible à l’œil nu. En tant que plasticien, Shaka n’apporte pas une vérité, mais effectue un travail de l’ordre de l’impalpable. Ses corps presque robotiques peuplent l’espace pour mettre en avant un environnement où l’individu peine à trouver sa place, un semblant de liberté. Les corps se meuvent dans une synergie solidaire et l’accumulation d’ondes lumineuses, créant ainsi une poésie redonnant un côté humain aux scènes dépeintes, comme un aphorisme graphique de la condition humaine.
Skeleton of color
Peintre, illustrateur et performer, l’artiste angeleno Butch Locsin s’inspire des croyances populaires mexicaines et en particulier de la fête des morts selon laquelle une fois par an les défunts reviennent savourer les plaisirs terrestres, pour réaliser des performances sous les traits d’un personnage masqué baptisé Skeleton of Color. Spectaculaire et coloré, son art ne colore pas les murs, mais imprègne l’espace…
Skene
Le carreau comme domaine de prédilection ! Skene appose des cœurs sur son passage pour combler les trous, mais surtout pour décrocher un sourire au passant. De quoi fédérer ! Pour cela, ils doublent leurs chances, car Skene réalise ses mosaïques d’amour et de sensualité à quatre mains celles d’un couple discret. D’autres formes surgissent du bitume ou en pleine nature, comme ces seins moulés avec du granito (un mélange de grains de marbre et de ciment). Aux quatre coins des villes et des champs, on se laisse agréablement surprendre par cette démarche bienveillant.
Softtwix
Artiste secrète, adepte de l’ombre, Softtwix a longtemps œuvré dans la mode et la publicité, en tant que photographe. C’est en 2014 qu’elle a lancé son projet E.Doll : des visages de femmes en grand format et en noir et blanc, portraits photographiques de son cru agrémentés de matières, qu’elle dissémine ensuite en milieu urbain en les collant sur les murs. Un projet né à la mort de la mère de l’artiste, qui vise à montrer combien les femmes vivent sous le regard de l’autre. Elle a vécu plusieurs années à Tokyo, assouvissant sa passion pour l’Asie, que l’on retrouve d’une certaine façon dans sa démarche et sa sensibilité, fruit d’exigence, de patience, d’épure et de perfectionnisme. La liberté est le fer de lance de cette artiste atypique, qui ne revendique nulle étrangeté, juste la possibilité d’être elle même dans son oeuvre et d’aller au bout d’une quête, la sienne. Le genre de tâche qui peut, elle ne l’ignore pas, occuper une vie entière…
Soone
Soone, artiste du graffiti devenu designer, originaire de Toulouse, trace dès l’adolescence son itinéraire une bombe à la main. Légende et pionnier du graff’ français, il crée en 1995 ses premiers tee-shirts sous la marque Bullrot : le succès est immédiat et dure plus de dix ans. Opposé à la routine, il quitte du jour au lendemain la France pour découvrir la Chine, s’installant finalement en 2005 à Shenzen où il fonde S2one Ltd, s’entourant d’une équipe internationale. Grâce à cet atelier-laboratoire, il acquiert une expérience polyvalente lui permettant de mettre en forme son imagination. Soone s’exprime aujourd’hui dans le design, le graffiti et la mode pour ses propres marques ainsi que pour des sociétés faisant appel à son œil et à sa griffe. Son travail fait de lui un créateur libre, sans contrainte ni frontière, laissant au public le soin de découvrir et de partager son monde.
Sunny Jim
Son intention artistique se veut profondément globale, car Sunny Jim souhaite toucher tout le monde : petits autant que grands, initiés et non-initiés. Ainsi, chacun peut s’identifier et (re)questionner ensemble notre monde actuel. Ses personnages mis en scène de manière dynamique et poétique en sont la preuve, de même que ses thèmes de prédilection, universels – amour, féminité, amitié, perte, etc. Il utilise souvent la danse comme représentation, pour accentuer l’expression corporelle.
Vinie
C’est au lycée, à Toulouse, que Vinie s’est initiée au graffiti. Elle
débute par le lettrage, avant que jams et autres fresques à thème la
pousse à se diversifier vers la création de décors et de personnages. À
son arrivée à Paris, elle se tourne définitivement vers un travail
figuratif plus personnel et moins réaliste, exposant alors sur les murs
de la capitale son personnage : une figure féminine à mi-chemin entre
poupée et pin-up que l’on reconnaît à sa coiffure, faite de tags, glops
et dédicaces diverses. Aujourd’hui, Vinie réalise des démonstrations,
des commandes de murs, des installations et expositions en galerie, en
France comme à l’étranger.
Wenc
Jeune peintre et architecte lyonnais basé à Bruxelles, ses idées de dessin émergent des interactions qui existent entre la ville et les corps de ses habitants. on retrouve une opposition répétée entre la dimension construite des environnements urbains, et un matériau plus organique, traduisant sa dimension sensible. Il essaye constamment de brouiller les pistes entre une représentation figurative des rues qu’il arpente – très inspirée par la bande dessinée – et une production de motifs végétaux plus libre et décomplexée.
Yandy graffer
Abrahan Portocarrero de son vrai nom, Yandy Graffer est originaire du Pérou. Il débute le graffiti en 2007 avant de se lancer dans des peintures murales de grande envergure. Expressif et coloré, son travail est marqué par la suprématie de la ligne et des contours. Issu d’une famille de pêcheurs traditionnels, il puise son inspiration dans le monde marin et dans son identité criolienne (du côté de Lima), qu’il revisite au travers de ses souvenirs d’enfance. À Lyon, on l’a retrouvé dans dix expositions en l’espace de deux ans – dont cinq individuelles !